La musique dans l’église, quels enjeux ?
P.HUSSER18.01.2022
En passant devant une église parisienne un dimanche matin, sans doute pourrez-vous capter quelques bribes de chants, de musique, d’orgue, ou peut-être n’entendrez-vous… rien si les portes de ce lieu restent fermées.
UNE MUSIQUE, CA SE PARTAGE !
Justement, je flânais sur la place d’un village en Italie du Sud, un soir d’août 2021, les portes de l’église locale étaient ouvertes et l’organiste était dehors sur le parvis, jouant debout sur son synthétiseur des airs de cantiques entrainants, entouré de jeunes et moins jeunes qui battaient des mains ! Une belle surprise… au bénéfice de tout un village en fin de compte !
Pour nous aussi, dans notre « village » d’Alésia, il y a un vrai enjeu d’ouverture lorsque nous faisons entendre nos instruments et nos voix. Tout en nous « chassant » de nos murs habituels, la crise sanitaire nous a par contre reliés à un village bien plus large par le biais d’Internet et de YouTube notamment ! Nos cultes peuvent se vivre en intérieur, mais aussi à l’extérieur en rejoignant, par visio interposée, ceux qui ne peuvent être là physiquement.
Mais est-ce la même chose ? Se retrouver en assemblée « réelle » depuis juin dernier indiquerait que non !
Pas de musique vivante sans rencontre !
C’est la raison pour laquelle notre église accueille aussi, depuis bien longtemps déjà, des concerts, souvent classiques et sans référence religieuse. Ce sont les dimanches soir à 18h et ils sont gratuits. Mais en cas de reprise de pandémie, nous avons aujourd’hui les outils pour préserver ce partage même en numérique !
QUI SONT LES MUSICIENS – CHANTEURS DE NOTRE EGLISE ET POUR QUEL REPERTOIRE ?
Une bonne quinzaine de membres bénévoles, ayant pour la plupart une bonne expérience musicale (et de tous âges, même des juniors qui se forment !). Nous n’avons pas d’ organiste professionnel ou de chef de chœur attitré, mais plutôt un groupe collégial de musiciens, chanteuses et chanteurs amateurs, auquel s’ajoutent deux groupes vocaux d’une quinzaine personnes, et qui se répartissent l’animation musicale du culte dominical tout au long de l’année.
L’ouverture, vous l’aurez compris, est au cœur de ce travail musical qui se veut aussi vivant et « multiculturel » que possible : son défi est de fédérer l’expression musicale d’une foi protestante qui va des cantiques à 4 voix datant de la Réforme jusqu’à une louange plus contemporaine, mélangeant gospel, rock et variété (souvent d’inspiration anglo-saxonne) et sans cesse renouvelée.
Nos interprètes musicaux sont ainsi amenés à devenir « éclectiques », à s’adapter, se former ou se relayer entre « classiques » et « moins classiques » pour favoriser cette rencontre de toutes et tous avec Dieu.
UN COORDINATEUR DE LA MUSIQUE, POUR QUOI FAIRE ?
Ici, coordonner rime avec harmoniser (ouvrir !) l’équilibre des répertoires musicaux dans l’église et la participation de chacun en y travaillant ensemble : chacun sur sa « corde » sensible mais... en accord(s) ! Toujours ce même défi qui consiste à « parler » à tous, jeunes, anciens, enfants, familles et toute personne entrant dans notre église.
La musique et le chant sont d’abord là pour soutenir le dialogue avec Dieu mais aussi pour faciliter la réunion de femmes et d’hommes d’horizons très différents au travers d’un langage commun.
Chanter à côté de quelqu’un que je ne connais pas dans l’église, n’est-ce pas déjà faire un pas vers lui ?
La coordination musicale à Alésia est utile lorsqu’elle permet « l’ouverture » d’un espace, d’un dialogue, nécessaires pour que nos instrumentistes et chanteurs trouvent leur place dans l’église, dans le culte, moment clé de la célébration pour qu’ils y expriment et partagent leur foi librement au travers de leurs talents musicaux propres !
J’ai souvent été appelé à ce rôle dans les églises que j’ai pu fréquenter par le passé, souvent en famille d’ailleurs. J’y ai bénéficié de cette ouverture pour ma vie et ma propre foi ; et maintenant je retransmets !
Au-delà du culte lui-même, il s’agit aussi d’encourager et « relier » les initiatives musicales variées qui se tournent vers l’extérieur : la fête de la musique, chanter en prison ou dans d’autres églises : mariage, culte d’adieu ou cultes « temps forts », concerts de soutien aux associations d’entraide de l’église (le SEL « Service d’entraide et de liaison » ou les « Bons Motifs », l’organisation diaconale de notre église).
C’est aussi participer aux différentes fêtes chrétiennes de l’église, comme les Christmas Carols en anglais, une veillée de Noël alternant lectures bibliques et chants + instrumentaux relayée quelques mois plus tard par un temps recueillement similaire, le Vendredi-Saint… La liste n’est pas exhaustive !
QUEL EST DONC LE SENS DE LA MUSIQUE DANS NOTRE EGLISE ?
Musique et chant sont là pour célébrer la gloire de Jésus-Christ, qui nous a sauvés ! Une gloire puissante et communicative... qui nous conduit à bouger, à ouvrir nos portes, nos oreilles.
Car la Bible est formelle là-dessus :
- « Chantez ses louanges dans l’assemblée des fidèles » Psaume 149/1
- Mais aussi « Chantez à l’Eternel. Publiez parmi les peuples ses hauts faits » Psaume 9/12
- Et encore de façon plus personnelle « je chanterai l’Eternel tant que je vivrai » (psaume 104 /23),
- Et pour conclure « collectivement » : « Louez-le avec le tambourin et avec des danses ! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau ! » : Psaume 150/4.
La louange vocale et musicale au culte est un moment de partage qui porte le message de libération en Jésus et de la réconciliation avec Dieu. Son unique mission est de nous accompagner dans la préparation d’une meilleure écoute des lectures bibliques, de la célébration de la Cène, de la prière communautaire.
Echanger en musique, en vérité et avec joie, les yeux tournés vers le Seigneur, c’est s’harmoniser avec Lui.
Alors venez, écoutez... et participez ! Notre culte est ouvert à toutes et tous, à 10h30 tous les dimanches.
Philippe Husser
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