Dessein divin - dessins humains : oeuvres de Sassandra
S.HORRENBERGER22.04.2024
« Il ne s’agit pas dans cette exposition de comparer ou d’assimiler l’œuvre de création de Dieu au modeste travail artistique qui n’en est ici qu’un écho visuel, comme en témoigne le bourgeonnement des esquisses préparatoires qui vous sont proposées. »
Jacques Richard Sassandra
Sassandra est une ville de Côte d’Ivoire, située au bord du Golfe de Guinée. Jacques Richard, qui y est né en 1932, s’en souvient comme d’un village entouré de nature. Ses parents y étaient missionnaires. À la maison, Jacques Richard, encore enfant, fut intrigué par deux aquarelles. Plus tard, lorsque curieux il observait un peintre représentant le village africain sous la menace d’un orage au déclin du jour, la différence entre le tableau peint et la réalité bouleversa l’enfant.
« Je ne savais pas qu’il existait des musées, mais je voulais apprendre le dessin » raconte-t-il aujourd’hui. Et cela commença avec un cours par correspondance.
À la fin de la guerre, les Richard rentrèrent en France. Jacques put suivre une formation en dessin de lettres, lithographie et publicité, mais l’appel du terrain missionnaire fut plus fort. Après s’être converti vers l’âge de 18 ans, il passa deux années en Côte d’Ivoire pour confirmer cette vocation. Pourtant, aucune porte ne s’ouvrait de ce côté. Entre temps, il passa le concours de professorat de dessin de la ville de Paris. Bien plus tard, en 1963, l’appel était toujours là et il postula à l’université d’Abidjan, sans succès. Il connut alors une longue période de trouble intérieur intense, s’interrogeant sur le sens de ce qu’il vivait.
Durant cette période difficile, sa lecture de la création du monde dans la Bible le bouleversa :
« Puis Dieu dit : Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. » Genèse 1 : 11.
Il se dit alors, si Dieu donne aux arbres de porter du fruit, pourquoi n’en serait-il pas de même pour les hommes ? Et pour moi ? Mais comment servir Dieu, si ce n’est en tant que missionnaire ? Dans cette impasse, il pensa à la parabole des talents, à son goût pour le dessin : « Fais fructifier ce que Dieu t’a donné ».
Il était alors professeur de dessin et artiste « dans son coin », explorant différentes techniques. Celle des papiers découpés s’est imposée à lui pour une série de tableaux sur l’apocalypse. « Ce que j’ai peint n’est pas l’Apocalypse, mais une apocalypse. Je le dis pour que la Parole de Dieu n’ait pas à souffrir de “l’exégèse du pinceau“1 ». Des contours nets, des formes expressives, des textures variées. Le noir et le blanc comme rappelant l’affrontement entre les ténèbres et la lumière. Trois années de travail, « et pour finir, on voit bien que c’est le blanc qui tient le noir en respect, et la clarté l’ombre. »
« Il est malaisé pour un peintre de parler de sa peinture ». Le peintre emploie son talent et son temps pour produire des images qui parlent de son espérance, de la foi, de la Bible. Sa relation personnelle avec Dieu à travers sa Parole l’amène à comprendre que dans l’exercice heureux de son art, tout ce qui s’y rapporte fait partie de la Création et lui vient de Dieu.
Dieu a doté l’homme d’un moyen de rencontre tout particulier : l’art. Celui-ci nous permet également de nous interroger sur nous-mêmes, sur le sens de la vie et de notre relation à Dieu. Que puis-je retirer de ces formes, de ces couleurs et des thèmes retenus, la défaite du dragon et des anges rebelles (1), la Jérusalem céleste (3), en passant par cette surprenante communauté qu’est l’Église (2) ?
Pour amorcer cette réflexion, nous sommes invités à nous promener dans « l’atelier » de l’artiste, à l’occasion de l’exposition présentée du 22 avril au 4 mai dans nos locaux.
Des esquisses, des dessins préparatoires, des études plus abouties accompagnent les trois œuvres principales : La défaite du dragon, L’Église de Courbevoie et La Jérusalem céleste.
1Jacques Richard Sassandra, « Un muet cherche ses mots », 4 juillet 2022, https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/un-muet-cherche-ses-mots/
Jacques Richard Sassandra
Sassandra est une ville de Côte d’Ivoire, située au bord du Golfe de Guinée. Jacques Richard, qui y est né en 1932, s’en souvient comme d’un village entouré de nature. Ses parents y étaient missionnaires. À la maison, Jacques Richard, encore enfant, fut intrigué par deux aquarelles. Plus tard, lorsque curieux il observait un peintre représentant le village africain sous la menace d’un orage au déclin du jour, la différence entre le tableau peint et la réalité bouleversa l’enfant.
« Je ne savais pas qu’il existait des musées, mais je voulais apprendre le dessin » raconte-t-il aujourd’hui. Et cela commença avec un cours par correspondance.
À la fin de la guerre, les Richard rentrèrent en France. Jacques put suivre une formation en dessin de lettres, lithographie et publicité, mais l’appel du terrain missionnaire fut plus fort. Après s’être converti vers l’âge de 18 ans, il passa deux années en Côte d’Ivoire pour confirmer cette vocation. Pourtant, aucune porte ne s’ouvrait de ce côté. Entre temps, il passa le concours de professorat de dessin de la ville de Paris. Bien plus tard, en 1963, l’appel était toujours là et il postula à l’université d’Abidjan, sans succès. Il connut alors une longue période de trouble intérieur intense, s’interrogeant sur le sens de ce qu’il vivait.
Durant cette période difficile, sa lecture de la création du monde dans la Bible le bouleversa :
« Puis Dieu dit : Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. » Genèse 1 : 11.
Il se dit alors, si Dieu donne aux arbres de porter du fruit, pourquoi n’en serait-il pas de même pour les hommes ? Et pour moi ? Mais comment servir Dieu, si ce n’est en tant que missionnaire ? Dans cette impasse, il pensa à la parabole des talents, à son goût pour le dessin : « Fais fructifier ce que Dieu t’a donné ».
Il était alors professeur de dessin et artiste « dans son coin », explorant différentes techniques. Celle des papiers découpés s’est imposée à lui pour une série de tableaux sur l’apocalypse. « Ce que j’ai peint n’est pas l’Apocalypse, mais une apocalypse. Je le dis pour que la Parole de Dieu n’ait pas à souffrir de “l’exégèse du pinceau“1 ». Des contours nets, des formes expressives, des textures variées. Le noir et le blanc comme rappelant l’affrontement entre les ténèbres et la lumière. Trois années de travail, « et pour finir, on voit bien que c’est le blanc qui tient le noir en respect, et la clarté l’ombre. »
« Il est malaisé pour un peintre de parler de sa peinture ». Le peintre emploie son talent et son temps pour produire des images qui parlent de son espérance, de la foi, de la Bible. Sa relation personnelle avec Dieu à travers sa Parole l’amène à comprendre que dans l’exercice heureux de son art, tout ce qui s’y rapporte fait partie de la Création et lui vient de Dieu.
Dieu a doté l’homme d’un moyen de rencontre tout particulier : l’art. Celui-ci nous permet également de nous interroger sur nous-mêmes, sur le sens de la vie et de notre relation à Dieu. Que puis-je retirer de ces formes, de ces couleurs et des thèmes retenus, la défaite du dragon et des anges rebelles (1), la Jérusalem céleste (3), en passant par cette surprenante communauté qu’est l’Église (2) ?
Pour amorcer cette réflexion, nous sommes invités à nous promener dans « l’atelier » de l’artiste, à l’occasion de l’exposition présentée du 22 avril au 4 mai dans nos locaux.
Des esquisses, des dessins préparatoires, des études plus abouties accompagnent les trois œuvres principales : La défaite du dragon, L’Église de Courbevoie et La Jérusalem céleste.
1Jacques Richard Sassandra, « Un muet cherche ses mots », 4 juillet 2022, https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/un-muet-cherche-ses-mots/
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